À propos de la saison 3
Les étapes de la saison 3 des Mondes Anticipés
• PARIS | 25 et 26 NOVEMBRE 2023 > PROGRAMME (Bientôt)
• PAPEETE | JUIN 2024 > PROGRAMME (Bientôt)
Exemples de thèmes pour les tables rondes exploratoires de la saison 3 « Habiter demain : l'humain n'est-il qu'un animal urbain ? »
« Les architectes et les designers nous le promettent, demain, nos habitats seront intelligents. Tous leurs éléments seront contrôlés par des programmes informatiques plus ou moins intelligents, c’est ce qu’on appelle la domotique. Ces systèmes gèrent déjà l’éclairage, le chauffage, l’ouverture des volets et demain, ils ouvriront le garage à l’approche du véhicule familial, ils accueilleront un livreur robotique avec les courses. Les tâches ménagères comme l’aspirateur, le linge et le repassage seront automatisées, ce qui évidemment soulagera les humains ! Le domicile saura identifier ses habitants pour prévenir toute intrusion. Si cette maison produit plus d’énergie qu’elle n’en consomme, elle sera un élément clé de la future ville intelligente, permettant de réduire l’impact environnemental global. Les citoyens seront invités à s’impliquer dans la vie politique devenue participative et horizontale. Cependant, des questions doivent être posées : dans cette ville, les individus resteront-ils encore libres de circuler, ou seront-ils soumis à une surveillance numérique permanente acceptée de bonne grâce pour le confort et les avantages qui en résulte ? Comment éviter que la maison et la ville intelligentes ne deviennent un cauchemar quand, demain, le système sera devenu l’unique norme ? »
« Envisager la ville comme organisme vivant, est-ce une utopie ? Ne pourrait-on pas s’inspirer de l’intuition de James Lovelock bâtir, demain, nos villes, pilotés par une hypothèse Gaïa urbaine ? A quoi ressemblerait-elle cette ville ? Y trouverait-on des citoyens, une faune, une flore, des infrastructures, des ressources naturelles ou artificielles, des systèmes de transport et les autres composants urbains tous connectés, interagissant de manière dynamique et contribuant collectivement à créer un écosystème urbain durable ? A moins que tout ceci ne soit qu’une utopie… une de plus, nous dira-t-on ! A moins que les utopies ne servent à donner un axe, une direction, une inspiration tout en restant inatteignables. En tout cas, les actions et les décisions prises dans une telle ville pourraient bien avoir des répercussions sur d’autres aspects du réel. Pour assurer le bien-être à long terme de ses habitants, la ville « organique » influencera sûrement un équilibre global et, dépassant ses frontières, jusqu’à peut-être d’autres villes ou d’autres territoires. »
« Derrière cette opposition, ce sont deux conceptions radicalement différentes de la ville qui se présentent. La première, centripète, c’est l’idée de l’oasis-forteresse où tout est sous contrôle, cette ville se veut autonome et autosuffisante, gated, à l’abri de remparts à la manière des cités états de la Renaissance, en Italie ou en Allemagne. A moins que la ville de demain se mette à développer des capacités, des super-pouvoirs d’adaptabilité, de connectivité — servie par l’Espace — de durabilité, d’intelligence collective, de fluidité d’ouverture à la culture monde, à l’accueil créatif de sources exotiques et vitalisantes, à l’opportunité permanente d’évolution sur Terre, en orbite et pourquoi pas un jour une une autre planète… Centripète ou centrifuge ? Utopie ou dystopie ? Chacun peut apposer ces qualificatifs sur l’une des deux propositions qui précèdent. Ces scénarios et toutes leurs variations possibles dépendant au fond de la somme des choix politiques et citoyens de chaque habitant de cette ville du futur ! »
« Sadiq Kahn, le maire de Londres, en est sûr : « Le 21ème siècle est le siècle des villes et des maires ». Cette déclaration suggère qu’au cours de notre siècle, les villes et leurs dirigeants (maires) joueront un rôle crucial dans le façonnement des affaires du monde. Le 21ème siècle est le témoin d’une tendance significative à l’urbanisation, tendance débutée au cours du siècle précédent. Aujourd’hui, en France, en 2020, près de 70 % de la population vit en milieu urbain (les courbes des populations rurales et urbaines se sont croisées à la fin des années 1930). A l’échelle du monde, l’ONU avance ces mêmes chiffres (68 %) pour les années 2050. Plus que jamais, les villes sont devenues des centres d’activités économiques, d’innovations et d’échanges culturels. Leurs dirigeants, les maires, sont en train de prendre de plus en plus de poids pour relever les défis locaux et mondiaux tels que le changement climatique, les inégalités sociales et le développement durable. Avec leur montée en puissance, villes et maires pourraient entrer en concurrence avec d’autres pouvoirs territoriaux ou politiques, nationaux ou internationaux… Va-t-on vers une union mondiale des édiles, une Internationale, avenir du genre humain ? »
Sélection de films et thèmes des tables rondes spéculatives
« Le film Time Out nous parle d’un avenir dans lequel la ville tient une place toute particulière, une ville qui n’a plus grand chose à voir avec celles que nous connaissons et qui pourtant en garde la plupart des codes, une ville qui, plus que jamais, porte les stigmates d’une séparation des classes sociales et à qui on interdit d’être le théâtre des luttes sociales puisqu’on on y circule plus librement ! Une ville dans laquelle chacun est invité à rester à sa place, l’état veillant au bien être de chacun, l’humain a été génétiquement modifié pour devenir le réceptacle de la seule valeur qui reste dans ce futur : le temps. Le temps capturé, financiarisé, devenu crypto monnaie, il a remplacé l’argent, à profusion, il rend immortel, il est la richesse dont l’absence, à la seconde près tue… Alors, Time Out nous interroge : comment garantir que l’avenir de la ville reste à la libre circulation ? Comment s’assurer qu’elle reste la scène de nos luttes et de nos joies, de nos expressions culturelles dans un monde où la dématérialisation va bon train, dans une monde qui connaît son avenir en regardant tout simplement du côté de la Chine. Là, les citoyens vivent, avec plus ou moins de fatalité — peut-être est-ce un petit pal pour un plus grand bien ? —, la vidéo surveillance totale, la disparition de la monnaie fiduciaire, la notation sociale et un accès aux services publics conditionnés à la note sociale de l’individu… On regarde le film et on en cause ? »
> Analyse de Time Out sur FuturHebdo (Bientôt)
« Dans le film Renaissance, la ville de Paris est un protagoniste de l’histoire à part entière. Le film traite de l’éternelle question de l’immortalité en des termes qui ne dérangeraient pas les plus enthousiastes des technophiles, le film interroge différentes conceptions de la vie et oppose jeunesse éternelle au temps qui passe… jusqu’à la mort. Or, la manière dont est imaginé Paris en 2054 traite exactement de la même question, d’autant plus dans une ville où le temps n’a jamais cessé de laisser ses traces : tout au long du film, on passe de l’ultra modernité d’un quartier de la Défense qui n’a plus rien à voir avec ce qu’on en connaît à la vétusté de quartier qui semblent être « resté dans le jus »… d’autres présentent d’étonnantes hybridations, entre patrimoine et haute technologie. Même la voiture semble avoir trouvé sa place dans la ville de cet avenir… Alors, quels avenirs sont promis à nos villes : des urbanismes volontaires et visionnaires de modernité ? Peut-être… Mais comment alors protéger les patrimoines de nos territoires sans pour autant faire de nos villes des musées vivants ? Et : aurons-nous le temps et les moyens de ces aménagements ? On regarde le film et on en cause ? »
> Analyse de Renaissance sur FuturHebdo (Bientôt)
« Le film Total Recall : Mémoires reprogrammées est la deuxième adaptation de la nouvelle Souvenirs à vendre de Philip K. Dick. Ici, point de voyage jusqu’à la planète Mars mais une vision apocalyptique de l’avenir de notre humanité qui ne survit que dans deux territoires situés aux antipodes. Et une dystopie de plus ! Au niveau de l’histoire, il y a des méchants, un gentil qui ne sait qu’il est gentil et une gentille qui va aider le gentil à faire ce qu’il à faire… rien de révolutionnaire à Hollywood ! Cependant, l’intérêt de ce film est de proposer, au cours de longues séquences, des balades dans l’avenir de l’urbanisme, là où la concentration à gagné, là où le naturel à été effacé, là où la mobilité s’est augmentée à coup de technologies pour être toujours plus efficace. On nous dit que à horizon 2050, 75 % de la population mondiale sera urbaine. Mais dans quelles conditions ? architecturales, environnementales, sociales ? On regarde le film et on en cause ? »
> Analyse de Total Recall sur FuturHebdo (Bientôt)
« Le film Brazil date d’avant le début de la dématérialisation de l’État et de l’administration, d’avant la vague du tout numérique qui semble emporter tout sur son passage, guichets, hygiaphones, bureaux et interlocuteurs humains… Pourtant, le monde de Brazil n’est pas exempt d’absurdités administratives. C’est même tout le contraire. Et tout cela à cause d’une mouche. Finalement, la mise à distance du citoyen par l’appareil d’état n’est pas affaire d’outils, de technique mais bien un rapport de hiérarchie inversée dans lequel le citoyen oublie qu’il est l’origine des mandats successifs qui justifie, qui construise l’État, ce dernier oubliant qu’il n’existe pas en lui même, mais qu’il est l’émanation de la volonté d’un peuple. Alors, comment le citoyen peut-il reprendre sa place dans la machine administrative, dans un monde où les outils numériques mettent en place une distanciation peut-être moins ridicule que dans Brazil mais tout aussi efficace ? On regarde le film et on en cause ? »
> Analyse de Brazil sur FuturHebdo (Bientôt)
SÉLECTION DE SPECTACLES VIVANTS
Garoutzia est le parfait chatbot domestique : serviable, efficace, adaptatif. Sa maîtresse, Aurline, une illustre écrivaine de romans à l’eau de rose, est frappée d’Alzheimer. Elle supplie Garoutzia de se souvenir d’elle pour qu’elle vive encore à travers sa mémoire.
Mais ceci est contraire aux lois de la robotique : Garoutzia doit être réinitialisée à chaque nouveau propriétaire, et tout oublier du précédent… Tout se bouscule lorsque son nouveau maître, ouralien, est assassiné. Démarre alors une enquête
policière qui remontera les différentes vies du chatbot… La Garoutzia aurait-elle été hackée ? Qui a hacké Garoutzia ?
Cette comédie truculente, écrite par trois experts de
l’intelligence artificielle, ne manquera pas de vous interroger sur vos identités technologiques.
Quelque part, dans le futur. Dans un monde dominé par la technologie, qui promet la paix des peuples, quelle place reste-t-il aux sciences humaines et à leurs valeurs ? C’est sérieux dis donc…Si le sujet, enjeu majeur de notre siècle, l’est profondément, l’approche théâtrale se veut originale, volontairement légère et humoristique pour capter le spectateur et l’amener à questionner ses usages. Quand Jacques, le Jean-Pierre Coffe des sciences humaines, décide de faire une ultime démonstration de la nécessité de sauver la science molle, Pierre, fier transhumaniste, apôtre de la science dure, manoeuvre pour l’en empêcher…Y parviendra-t-il ? Au travers d’une galerie de personnages accompagnés d’un robot sur scène, le public est projeté dans un univers inédit, miroir déformant de notre époque. Si dans la forme, ce spectacle a tout d’un grand enfantillage, il questionne le lien entre progrès technique et progrès humain et interroge plus largement le projet transhumaniste.
Pendant plus de cinq Guillaume Loublier s’est documenté sur ces questions qui l’effraient autant qu’elles le fascinent en se focalisant sur la dimension éthique et philosophique. « La science est une chose trop importante pour être laissée entre les mains des seuls savants », ces mots de Carl Sagan résument parfaitement sa démarche. Il s’emploie à interpeller le citoyen français pour l’inviter à se questionner.
De et avec Guillaume Loublier
Dans un futur proche, une mère apprenant la maladie de sa fille prend la décision d’accueillir dans son foyer, à l’abri des regards, un clone de son enfant. Elle l’élève en secret, dans le petit cagibi de la maison, attendant l’instant où ce double sera apte à accueillir la conscience de son enfant. Après une longue période d’absence, sa fille, devenue danseuse de ballet, revient à la maison et découvre le secret dissimulé depuis son adolescence. Refusera-t-elle ce nouveau corps, cette « Synthèse » ? Aura-t-elle vraiment le choix ?
Synthèse aborde avec nuance et poésie les problématiques éthiques et philosophiques du Transhumanisme. Opposant le corps de la danseuse à celui de la machine, elle interroge sur le bouleversement possible de nos identités et de nos relations, mais pose aussi des questions intemporelles surl’amour filial : peut-on vraiment offrir le meilleur à ceux qu’on aime ?
De et avec Lisa Bretzner, accompagnée de Marina Pastor, Mathilda Delecroix et Léa Tuil
« Et si… les terres agricoles devenaient infertiles ? Et si… l’on transformait les lieux culturels en réserves pour artistes en voie d’extinction ? Et si…le travail n’avait plus aucun sens ? Et si… les rapports humains devenaient définitivement monétisés ? »
Les Brèves du futur, quatre dystopies qui développent successivement quatre situations d’anticipation, prenent place dans un avenir aussi absurde que probable. Du public s’extraient cinq interprètes qui font vivre, sans décor ni costumes et par leur seul jeu, un avenir qui semble déjà en germe.
C’est en 2016, à l’occasion d’Un Festival à Villeréal, dans le Lot-et-Garonne, que Julien Guyomard a mené une série d’entretiens avec les habitants du village sur le thème du futur. Il a tenté de traduire les signaux faibles et les appréhensions populaires en histoires aussi drôles que glaçantes.
Ce théâtre à lisière du politique se veut avant tout une comédie ludique où le futur ne se fait plus l’écho d’une triste résignation mais la réouverture d’un débat populaire et joyeux.
De et avec Julien Guyomard. Il est accompagné d’une demie douzaine d’autres acteurs et actrices.
« Nous avons tous grandi sous le sceau de la célèbre prédiction littéraire en forme de maxime : « Le vingt-et-unième siécle sera féminin ou ne sera pas ! ».
Par extraordinaire, la promesse d’Aragon semble justement s’incarner de nos jours à travers la nécessité gracieuse et grave d’espérer dans les vertus féminines de Bonté, de Compassion et de Douceur le baume de guérison dont ce monde a cruellement besoin.
Si l’heure est encore au soulèvement impétueux des femmes, désireuses de mettre fin aux abus de la domination masculine et à ses injustices, il semble cependant que cette reconquête soit appelée à se résoudre à travers un ressaisissement plus profond de l’âme du Féminin (dont l’essence s’est perdue), plutôt qu’à sonner l’hallali contre « le sexe fort ».
L’obscurantisme du Moyen âge et des siècles d’ignorance ont rayé les grands mythes légués par les traditions les plus anciennes (Égypte, Chine, Royaume sumérien) qui se rejoignent pour décrire l’Élément féminin comme essentiel à la construction de toute Existence et par là : la Femme comme « la Porte du Ciel », l’intermédiaire privilégiée entre le Ciel et la Terre.
Il y a longtemps que la femme a oublié sa nature magique et son rôle d’initiatrice. Et pas seulement par la faute des hommes. Mais plus que l’homme, elle a gardé le souvenir que le corps est infiniment précieux, pour ne pas dire sacré…
Et que représente le Féminin si ce n’est la Vie en ses aspects subtils, l’invisible, l’intuitif, la dimension magique du corps et sa résonance avec l’astre de la nuit, par là avec la Nature et… le Mystère du cosmos ? »
De et avec Delphine Volange